La Capitale brille sous les feux du Soleil. Les nuages se font rares, le ciel éclatant d'un bleu si pur qu'il est impossible de penser qu'une quelconque pluie pourrait s'abattre sur la grande mégalopole. Une journée parfaite, sous plusieurs angles, plusieurs aspects.

Une femme échange quelques plaisanteries avec le chauffeur qui vient de la déposer au coin d'une rue, lui offrant un montant généreux pour le transport, un sourire sincère sur ses lèvres peintes d'une subtile teinte rouge; aucunement besoin d'exagérer cette facette quand le contraste de ses vêtements monochromes – un veston blanc sous lequel elle portait une élégante robe noire – se faisait déjà avec ses cheveux flamboyants, ses subtils accessoires et ses yeux d'un bleu tout aussi pur que le ciel en lui-même.

C'était une journée parfaite; une journée parfaite pour se détendre, pour oublier la routine et aller prendre un café avant que le cabaret ouvre ses portes en soirée. Wynne était exténuée. La nuit avait été longue et les artistes bien passionnés; les clients satisfaits et bien bavards et elle tout bonnement  comblée de voir son établissement aussi florissant. L'Amaranthine s'égayait de jour en jour, malgré que la fatigue de l'administration de l'endroit se fasse sentir. Un café ne serait certainement pas de refus – alors comment aurait-elle pu refuser l'invitation d'un de ses amis de longue date?
Wynne sourit à la serveuse alors que celle-ci lui indique la table réservée et la remercie, lui demandant de lui apporter un café avant de disparaître entre les cliquetis des tasses et les paroles disparates des clients. L'ambiance de cet endroit était tout aussi chaleurese que dans son souvenir – les baies vitrées donnaient sur les rues, sur les passants et sur le parc un peu plus loin et laissaient le soleil entrer. Agréable.

Elle aperçoit rapidement Hrant, qui, détendu, prend une gorgée d'un café qui semble encore bien chaud et s'avance, déposant son veston et son sac à main sur une chaise, lui offrant un signe de tête en signe de bonjour.

▬ J'espère ne pas vous avoir fait attendre trop longtemps. Comment allez-vous?

Un bref regard autour lui signale qu'ils ne sont toujours pas arrivés. Elle esquisse un sourire à son camarade, tirant ensuite sa chaise afin de s'assoir en face de lui.

Rien de plus à dire; sa présence en ces lieux se fait remarquer assez rapidement. Il y a un certain prestige qui vient avec l'Amaranthine depuis quelques années; un certain prestige qui vient avec le fait d'être aussi populaire, aussi ravissante, aussi talentueuse. Mais cette popularité lui sied à merveille; elle sait comment la porter tel un bijou subtil autour de son cou. Remarquée, certes, mais aucunement trop flagrante, aucunement baroque.

Maintenant assise, elle offrait à son ami un regard ravi, amical; sa présence en ces lieux était tout bonnement bénéfique pour elle et, bien que celui-ci semble plus calme, plus gêné face à sa présence, elle, pour sa part, était plus contrôlée, malgré que ses sentiments se voient dans l'azur de ses iris.

▬ Je suis ravie que ma compagnie vous plaise; ne vous inquiétez pas pour moi, je me porte bien, malgré la fatigue occasionnée par mon travail. Elle glisse ses doigts dans ses cheveux de flamme, faisant fi de sa fatigue évidente. Son ami vient de lui offrir quelque chose, et, touchée, elle pose ses doigts sous son cou, un sourire au visage. Quelle galanterie! Je vous remercie. J'ai déjà demandé un café; par contre, je ne dirai pas non à une brioche… Je n'ai pas eu le temps de déjeuner.

L'aveu la fait légèrement rougir, légèrement tourner le regard. Son regard croise brièvement celui de l'homme derrière, une anxiété soudaine s'éprend de lui et sa voix tremble alors qu'il continue sa conversation avec son collègue alors que ses doigts martèlent la table. Tout de son langage corporel – de petits signes, certes, mais parfaitement observables à qui voudrait y porter attention – porte à croire que la conversation crée un certain stress. Mais son collègue semble le rassurer. Tout ira bien, ne t'inquiète pas. Intéressant.

Son café arrive et elle remercie la serveuse alors qu'elle s'empare d'une petite cuillère et d'un peu de lait. Pas besoin de sucre – un soupçon de lait ferait l'affaire afin de la réveiller. Après avoir remué le tout, elle relève la tête, la penchant légèrement, retournant son regard sur son ami.

▬ Serait-ce un nouveau parfum? Il vous sied à merveille.

Un code pour rester attentif – quelque chose semble se présenter derrière.